Ils ne rejoignent plus leur primus à Antohomadinika, bien que les passagers paient le tarif normal. « Dès l’après-midi, la plupart des bus ne veulent plus transporter les passagers jusqu’à Antohomadinika. Certains s’arrêtent à Talatamaty, Ambohibao ou au 67 Ha », avance Nirina, habitant à Ankazomanga. Les passagers sont donc obligés de payer le double voire le triple du tarif pour pouvoir arriver à leur destination finale. Pire encore, certains transporteurs ont discrètement augmenté le prix du ticket, notamment durant l’après-midi, à part le fait qu’ils n’acceptent plus le demi-tarif pour les mi-trajets.
Le cas de la ligne E reliant Andravoahangy et Ambohimangakely est le plus lamentable. Tous les « taxis-be » font un demi-tour au rond-point de Mahazo, et cela sous les yeux des Forces de l’ordre. Afin de lutter contre cette gabegie, une nouvelle organisation a été mise en place dans cette partie de la Capitale. Mais malheureusement, son application n’a duré que quelques semaines. « Nous sommes déjà habitués à cette situation. Tantôt les contrôleurs renforcent la surveillance, et peu de temps après ils baissent leur garde. Nous ne savons plus quoi faire, à part se plaindre au niveau des autorités », se désole un père de famille.
Quant au respect des barrières sanitaires, rien ne va plus. Les mêlés sont de nouveau constatés au niveau des arrêts-bus durant la soirée. La distanciation sociale et le port du masque ne sont plus respectés. A plusieurs reprises, les passagers, conscients des dangers auxquels ils font face, avertissent les chauffeurs et leurs aides. Cependant, ils ne reçoivent que des menaces et des insultes en contrepartie. Certes, Madagascar a évité le pire, mais le coronavirus continue encore à faire des victimes dans le pays. Sur ce, la lutte contre la propagation de cette pandémie doit se poursuivre. Cela nécessite la collaboration de tout citoyen, à commencer par les transporteurs.
Anatra R.